Où manger après Dali

En sortant de l’expo Dali, oubliez Costes et le café Beaubourg. Poussez 2 pâtés de maison plus loin, jusqu’au bistrot Beaubourg. Au coin de la place Michelet, une adresse typique parigot se planque modestement, immuablement. Ce rade depuis des années persiste dans la constance à servir étudiants, touristes, avocats et hyper habitués. Tous se serrent les coudes sur la banquette éculée et jouent au touche à touche des chaises en bois. Le catalogue Dali posé sur la nappe en papier, on dévore avec appétit les grands plats du jour à 6,5€ – côte de porc moutarde macaroni ce jour là – et d’immenses steaks frites maison. Le service envoie des quarts de rouge et des tartes tatin maison (naturellement et goulûment destructurées!) à la vitesse de la pub chocolat Lanvin. Ici on mange encore des rollmops – demandez un petit pot de crème avec vos pommes et vos harengs –

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Pot au feu vs Ducasse

Retour des bonnes températures d’hiver : celles des bons petits plats mijotés qui rassurent, pot au feu en tête! Aux Lyonnais, le bouchon parisien qu’Alain Ducasse a eu le bon goût de garder dans son jus, en propose une version chic et complète : le potage à la jambe de bois. Volaille de Bresse, poule faisane, jarret de bœuf et jarret de veau dont l’os qui dépasse dans l’assiette serait à l’origine du nom de ce potage luxe. Frédéric Thévenet, le chef maison, y ajoute carottes, navets (pas tout à fait assez à mon goût), oignons blancs, clous de girofle, quelques pluches magiques de cèleri et tout ce qu’il faut. Sacrée cocotte ! Le mix de viandes casse la lassitude du pot au feu tradi. Quant au bouillon des Lyonnais, c’est juste une tuerie. On en boirait des litres. Un jus incroyablement concentré aux tonalités quasi asiatiques. Combien de poupoules

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Pirouette, chouette dînette

Pirouette a reçu hier le prix Lebey de la meilleure nouveauté 2013. Non pas que le vieux Lebey soit ma référence, mais c’est un signe du temps. Depuis son ouverture l’été dernier, Pirouette fait sa food star. Ici, là ou là .Faut dire que le CV envoie du lourd: Taillevent, Meurice, Boulud à New York pour le chef cambodgien, Tommy Gousset…Après quelques mois laissés à l’exerice, je confirme! Service tout sourire et assiettes bien construites. Pirouette est non seulement ultra bien placé dans ce désert gastronomique des Halles. Mais en plus carrément bien situé sur sa petite place avec grandes baies vitrées qui promettent de belles soirées d’été. Et surtout, Pirouette a une jolie carte de 8 plats et 5 desserts qui donnent quasi tous envie d’être goutés. Alors on fait tourner les assiettes. Alouette sans tête obligatoire pour la néo marseillaise que je suis. Un poil gras mais revue

J’aime le Galopin

Canard/radis/moutarde, veau de lait/racine/tamarin, café/caramel… Le menu du Galopin inscrit sur une feuille de carré à carreaux est aussi simple que son prix. Romain Tischenko (son frère Maxime en salle, qui d’ailleurs gagnerait à sourire un poil plus) n’a pas attendu Top chef pour assurer. Il a bien appris chez William Ledeuil: des cuissons maitrisées, des assemblages personnalisés et des produits pas communs. Le Galopin n’est pas la table la plus créa de Paris mais on y mange bien, on y boit bien (Milan, Cossard, Jousset, Mosse!) et on est surpris par la jeunesse sans moyen qui se décarcasse à faire au mieux, et bien. Le genre d’adresse à guêter sur la longueur. Le jeune restaurant (déjà un an!) de Romain a un très bon goût de revenez-y || M: 19/24€ . Soir: 44€ Le Galopin 01 42 06 05 03 |F dim.lun.mar midi

Vivant, encore abordable

Vivant vivant… le lieu l’est. Un japonais debout sur sa chaise pour photographier ses plats, un Jancou expliquant fort à ses clients qu’il va agrandir, racheter une salle derrière, faire un « vrai restau gastro » à sa taille, transformer le bar à vin d’à côté en bistrot, mettre le bar dans la cuisine et la cuisine ailleurs. Allez y avant les travaux, les prix flambent toujours avec les agrandissements. Pierre Jancou s’est installé rue des Petites Ecuries après la Crèmerie et Racines. On y mange pour l’instant magnifiquement le midi pour moins de 40€. Très belles assiettes japonaises  remplies d’agencements lisibles mais pas simplistes. Que des japonais en cuisine et un chef qui ne rigole pas avec le détail, ceci explique cela. En entrée, excellent boudin avec des gros morceaux et pas de gras posé sur une purée de potimarron, un encornet très tendre à côté. Le carré de cochon qui

La Pascade: ceci n’est pas un restaurant

« La Pascade n’est pas un restaurant« , prévient Alexandre Bourdas qui a débarqué la semaine dernière dans la capitale. Non c’est un plat! Le deux ét’ d’ Honfleur ne veut pas d’un mini SaQuaNa, une version bistrot de son gastro – « je ne sais pas faire » – alors il nous sort sa pascade d’enfance: far, crêpe, pizza???? Rien de tout ça et un peu tout en même temps. Une pizza aveyronnaise façon pâte fine et bien beurrée qui monte sur les bords du moule on ne sait comment. Dans sa pascade, le chef met semoule de légumes, gigot et queue de lotte préparés comme il sait faire. C’est là que c’est du Bourdas: des assemblages étonnants, inattendus en saveurs, justes en cuisson, un mélange sucré salé dont il ne faut pas abuser. « C’est aux gens de s’habituer« , clame le chef du SaQuaNa.  L’habitude dans un des quartiers les plus chics de

I’m a Krug lover !

Y’en a qui se portent volontaires pour être chevalier du Tastevin, d’autres qui adhèrent à l’andouillette AAAA, les derniers se veulent croqueurs de chocolat, moi depuis mon déjeuner Krug en capitale 2 hier à la Samaritaine, et en cette journée nationale du bénévolat, je me porte volontaire pour être Krug LOver. 14 couverts midi et soirs signés Emmanuel Renaut pendant 10 jours soit moins de 300 élus pour un endroit de rêve … Au 5è étage de la Samar déserte, hantée de très fines bulle, on n’y mange pas des frites et du Krug rosé comme aime à le faire Madonna, mais du lard aux truffes, un biscuit de brochet et de toutes minis côtes d’agneau au tilleul, c’est chicissime et furieusement élitiste mais on est Krug lover ou pas.

Se mettre à l’Abri : oui oui oui

Accrochez vous à votre téléphone : l’Abri est tellement l’adresse du moment que c’est chaud chaud pour avoir un des 18 couverts servis midi et soir. Katsuaki Okiyama (passé par Robuchon, Taillevent et l’Agapé) officie entre Japonais à comptoir ouvert, légèrement débordé par son succès. Une très jolie cuisine franco japonaise qui me fait bien penser à celle de Eiji Doihara au Sot l’y laisse, plus mini miam que dans le 12è, mais aussi bien maitrisée. Deux mini entrées (toute petite bonite crue snackée éclair à la plancha, fleurs de capucine/Calamars, girolles en purée ), plat (boeuf choux violet grillé), dessert (superbe tartelette chocolat), 22€! Léger problème d’aération mais qui dit mieux en ce moment sur Paris, surtout ouvert le lundi? Abri || 01 83 97 00 00 | M  : 22€. 38,5€

Maximin for ever

A peine les desserts envoyés, un fumet de Gitane s’échappe des cuisines. Les derniers clients partis, Santana déboule à nos oreilles. Maximin tombe la veste blanche et raconte quelques bribes de sa vie. « J’étais pote avec Médecin. Grâce à lui, la rue à putes devant mon restau (Le Théâtre) s’est transformée avec voiturier, palmiers et tout le tralala« .  Jacques Maximin en a un paquet comme ça. Le chef qui filliança, maria et enterra Yves Mourousi a gavé son restau de photos anecdotes qui sentent les bonnes années de peoplisation de la cuisine, le star chaud à plein nez. A côté de ça, LE chef français des années 90, le plus vieil élève de Vergé continue à officier modestement dans un bistrot du sud de la France. A 65 ans, le baroudeur des fourneaux fait mine de s’être assagi. Petit bistrot en bord de mer au Cros de Cagnes, harengs pomme

16 ans chez Gagnaire and so what?

Après 16 ans chez Gagnaire, Pascal Sanchez s’installe à Montpellier, au RBC (Design center), and so what ??? C’est un peu la question que je me suis posée tout au long du repas à son MIA. Une grosse attente de ma part – enfin une nouvelle tête! – , un passé de poids et surtout une chaude recommandation: « tu verras c’est un bon« , m’avait dit un autre ancien de chez Gagnaire. Nul doute là dessus, Pascal Sanchez n’est pas mauvais. Un discours franc, attachant, un style à l’américaine, un franglais marrant, Un enfant de Gagnaire, qui lui a laissé le goût des « associations couillues » comme il dit. Comme cette gelée à la Guiness qui s’efface en ne laissant que son amertume, etc. Pascal Sanchez  dit que « Pierre Gagnaire lui colle au dos« . Mais Gagnaire reste Gagnaire. Ses héritiers cuisinent ensuite à leur sauce. Pascal aime le gras sous toutes ses