Retourner au Pré Verre
Quand j’ai démarré dans le journalisme culinaire , il y a plus de 10 ans, le Pré Verre c’était notre cantine Omnivore. Pionniers de la bistronomie, les frères Delacourcelle l’avaient ouvert en 2003. Et c’était, 3 ans plus tard, devenu la référence de ces bistrots qui s’engageaient dans un nouveau style. L’assiette avait devancé l’invention du terme : pas encore nommée, la bistronomie se tenait là, toute inventive dans ses propositions et sa vivacité. Et puis le Pré Verre est devenu post devant l’effervescence du mouvement… On l’a un peu oublié, les Delacourcelle sont partis pour monter Vitis et on est repassé rive droite. Mais à la faveur des beaux jours, voilà que l’on retourne dans le 5è. La faute à Thierry Delabre qui a eu la bonne idée de vous faire livrer son pain un samedi matin chez Ottanta. Sylvain Sendra, pionnier aussi de mes premières années culinaires, n’a lui non plus jamais abandonné l’itinéraire vers le quartier latin.
Et le Pré Verre est également resté! Jean-François Paris a repris l’affaire, « à la lettre et à l’esprit », voilà pourquoi il faut revenir dans le quartier Mitterrand.
Alors qu’a fait le Pré Verre depuis 10 ans? Changé de déco (pas celle qu’on préfère), et changé de chefs. Mais pour le reste, formule imbattable (14,9€ le midi vin et café compris!), produits bio, service souriant, tout est resté. Et surtout le bistrot a eu la très bonne idée de conserver, outre sa terrasse, sa cave! Petits producteurs, biodynamie, nature, tout ce qu’on aime dans la bouteille avec quelques références assez dingues à prix coûtants car Jean-François Paris a bien conscience que c’est pas la fête pour tout le monde en ce moment. Du coup, on se retrouve avec des Dagueneau à 90€ (Pur Sang 2003), des Corton de Folin Arbellet 2011 (120€) et des beaujo de Lapalu à 18€, plus un tas de quilles de folie en verre, pot ou magnum!
Coté cuisine, l’assiette est toute gaite! Mathieu Bureau, jeune chef notamment passé chez Savoy a la signature gourmande, épicée et raffinée. Capable de poser une unique grosse tentacule de poulpe cuite en pot au feu (10€) sur l’assiette, de la hure de cochon et purée de dattes (10€) ou des ravioles de chèvre maison ((12€). En plat, un original veau en 2 versions: braisé mais aussi en tartare originalement assaisonné au cumbawa (24€), accompagné de spaetzle qui nous rappellent que le chef est passé par Strasbourg. Ses cuissons sont bien maitrisées, ses petits satellites, un peu trop nombreux, parfois moins. Mais il y a de l’idée, de l’enthousiasme et de la création comme ce sorbet persil qui change tout aux fraises au sucre!
Cerise dans le Pré Verre: ca sert jusqu’à 14h30 un samedi, car là encore, la maison a compris qu’il fallait s’adapter si on voulait passer l’été.
Infos Pratiques
Le Pré VPré verre Ts ceux que je prends je goûte Gens ont pas argt Kiks: tuiles sésames vo. Bouillon sour poulpe Sert 14h30 sam Quand j'ai démarré ans le journalisme culinaire , il y a plus de 10 ans, le pré verre c'était notre cantine Omnivore. La référence de ces bistrots qui s'engageaient dans un nouveau style. L'assiette avait devancé l'invention du terme : la bistronomie se tenait là, toute inventive dans ses propositions et sa vivacité. Et puis le Pré Verre est devenu post devant l'effervescence du mouvement... On l'a un peu oublié, est parti. À la faveur des beaux jours, voilà que l'on y retourne dans le 5è. La faute à Delabre qui a eu la bonne idée de vous faire livrer son pain un samedi matin chez Ottenta. Sendra, pionnier aussi de mes années Omnivore, qui n'a jamais bougé de là, n'est non plus innocent : revenons dans le quartier Mitterrand. Alors qu'a fait le Pré Verre depuis 10 ans? change de deco (Pas pour le mieux), et change de chefs. Mais surtout le bistrot a eu la très bonne idée de conserver sa cave, et sa terrasse.erre
Le Pré Verre 8, rue Thénard 75005 ParisDej mar-sam, soir mar-jeu