Lapierre « c’est le padre qui est mort »

« C’est le padre qui est mort ». Fred des Buvards (Marseille) commente avec émotion la disparition de Marcel Lapierre lundi dans son Beaujolais … Sans lui, les Buvards et beaucoup d’autres n’auraient surement pas été…. A Villié-Morgon les vignes de Marcel Lapierre avaient son âge : 60 ans !

Je ne peux pas dire que je sois la plus calée en vins, surtout nature, mais j’ai appris à y prendre goût. Et ma culture s’est forgée notamment sur ce nom là : Lapierre ! Sur cet engagement toujours revendiqué de vinifier sans SO2 ni levurage et de cultiver des vignes en biodynamie : sans engrais chimiques, ni désherbants. Avec son discours militant et humaniste Marcel Lapierre a été dès les années 80, un des pionniers d’une génération nature désormais reconnue. De cette génération qui a étayé son discours sur des expériences vigneronnes et conserve l’élan de la jeune garde radicale -  et du coup moins crédible – arrivant derrière. Je me souviens d’un trio Lapierre, Issaly, Richaud monté sur la scène du OFF un petit matin, arriver à convaincre les troupes encore endormies à la cause.

« Il a rassemblé énormément de gens et si on se connaissait c’était grâce à lui. Il nous a tous appris beaucoup», poursuit Fred, «c’était un mec vraiment fabuleux. Il faisait partie de la bande qui a commencé et a notamment pensé commercialisation.  S’il n’avait pas passé autant de temps à communiquer, prêcher la parole des vins natures, il aurait sorti de supers canons. Vendredi, tout le monde sera là bas , tous nos bistrots seront fermés« .

Côté cuisine, le nom sonne aussi à tous. Hier midi, où nous célébrions les 120 ans du Lyonnais, maison de tradition ducassienne, Laurent Petit avait peine à me croire, lui qui venait de fêter le Beaujolais nouveau avec Marcel Lapierre devait le retrouver dans quelques semaines autour d’une grande table vigneronne et gastronomique. Là aussi, Marcel Lapierre faisait le lien.