Mon reportage vraiment cochon

La dernière fois, j’avais fait un reportage cochon très rose sex toy. Mais le reportage vraiment cochon, le voilà. Les pieds dans la m….A quelques jours de la fermeture du salon de l’agriculture, plongée dans un monde de porcs.

Préambule : cet élevage est breton, moderne, semi intensif, mené par un éleveur syndicalisé qui milite pour une Bretagne plus propre.

In situ: enfermée dans une combi hermétique, je pousse la porte de la porcherie. Une espèce de chaleur humide me tombe dessus. C’est un peu comme une serre tropicale mais qu’avec des plantes omnivores. Sont toutes là à se balader, les truies, à venir poser leur groin sur la barrière pour voir qui sont ces nouveaux télétubbies. Mais la vache, l’odeur du cochon….!!! Ca prend instantanément au nez: une espèce d’acidité chaude mêlée de fermenté pourri. Demi tour direct, les bombes nous tombent dessus, je cours, le napalm rase tout derrière nous… Franck Capa sera là pour témoigner, moi j’m casse! Meuhhh non, foi de journaliste : cochon qui s’en dédit. Le blog , je l’ai dans la peau. L’Afghanistan à côté c’est rien : je reste!

Donc je vous la fais en courant : 250 truies vivent ici juste pour se reproduire à raison de 2,5m2/bête. Nourries automatiquement (2,8kg/j). Une puce dans l’oreille, dès qu’elles se collent à la mangeoire, elles se font repérer. Si elles veulent se resservir, c’est niet. Chaque cycle = 1 portée. 3 mois, 3 semaines et 3 jours plus tard, les « cochettes » et leur petite famille (11,5 porcelets en moy) partent en maternité. On y passerait des heures à la matèr : fait chaud, ça sent presque bon et ya plein de petits cochonnets tout roses. Dix truies sont coincées ici 21 jours, mamelles à terre. Elles peuvent se lever mais pas se retourner. Puis hop, dès qu’il n’y a plus de lait, c’est reparti dans la salle qui pue.

Leurs petits eux partent direct en salle d’engraissement. Reodeur !  3 mois pour élever ces « nourrains » à l’état de « charcutiers » : de 30 à 115 kg à coup de granules de céréales vitaminées et à raison cette fois de 0,8m2/goret. Pas de lumière naturelle, une lampe 8h par jour. Et ici s’arrête cette vie de cochon. A 110kg, sans avoir jamais vu le jour, les bestioles sont envoyées par tunnel direct à l’abattoir. Et tout ça finit en jambon et saucisson!

La vie de cochon c’est pas la vie en rose

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