Le pianocktail écume nos jours

©Michel Gondry

©Michel Gondry

Le pianocktail que Boris Vian décrit dans l’Ecume des jours, c’est l’instrument rêvé des bar à cocktails faignants et romantiques. T’appuie sur une touche et le pianocktail te sort une boisson au son de ton humeur. Pas mal non? Sauf des fois, ça n’est pas très au point:  « il n’y a qu’une chose gênante« , dit Colin dans l’Ecume des jours, « c’est la pédale forte pour l’œuf battu. J’ai dû mettre un système d’enclenchement spécial, parce que lorsqu’on joue un morceau trop « hot », il tombe des morceaux d’omelettes dans le cocktail, et c’est dur à avaler. » En fait, bien avant Gondry, plein de pianocktails sont sortis le l’imaginaire littéraire dans la vraie vie. Un des 1ers pianocktail est d’ailleurs marseillais !!!!

A défaut du film de Gondry qui sort aujourd’hui où un vrai pianocktail fonctionne et de quelques travaux de luthiers fous, allez voir les dessins de Vian au musée des lettres et Manuscrits qui expose le principe du pianocktail jusqu’à fin août.

Petit rappel du principe décrit dans l’Ecume des jours : « A chaque note, dit Colin, je fais correspondre un alcool, une liqueur ou un aromate. La pédale forte correspond à l’œuf battu et la pédale faible à la glace. Pour l’eau de Seltz, il faut un trille dans le registre aigu. Les quantités sont en raison directe de la durée : à la quadruple croche équivaut le seizième d’unité, à la noire l’unité, à la ronde le quadruple unité. Lorsque l’on joue un air lent, un système de registre est mis en action, de façon que la dose ne soit pas augmentée – ce qui donnerait un cocktail trop abondant – mais la teneur en alcool. Et, suivant la durée de l’air, on peut, si l’on veut, faire varier la valeur de l’unité, la réduisant, par exemple au centième, pour pouvoir obtenir une boisson tenant compte de toutes les harmonies au moyen d’un réglage latéral.«