Le petit frère d’Arman Arnal a quelque chose du talent de son frère et la pêche de la jeunesse en plus. L’Ouvre Boîte est son restau et la petite annexe citadine et punchy de la Chassagnette. Alexandre est un garçon monté sur pile qui vous raconte sa nuit blanche en même temps que dix histoires de produits tout en décrivant les quatre ingrédients qui constituent le petit plat qui vient d’arriver. Il y a un air d’India Mahdavi dans ces bols colorés. Oui, la designer a aménagé l’hôtel du Cloître de Maja Hoffmann à qui appartient aussi le restau. On mange sous l’ancien porche d’entrée au cloître, au frais des vieilles pierres, sur de petites chaises de bistro restylées. Dans une dinette de contenants à partager, arrivent une délicieuse brandade montée au lait, une mozza twistée d’une salsa Chassagnette style, des chipirons bruts et la moitié d’une tomme de brebis dénichée le matin même sur le marché.  Herbes, légumes et viande de 30h arrivent de la Chassagnette. Ici, on vend et on ouvre les boîtes (très jolies sardines), on fabrique de petits plats selon le moral du jour et on balance joyeusement des Terres des Chardons blancs ou rosés. Ainsi, cette boite de morue tricana, impossible à associer et pourtant très chouette avec son pesto d’aneth, noisettes et oignons doux. Le bistrot épicerie est comme ses vins: de tempérament! A grignoter non stop toute la journée et tout l’été, après l’expo Bailey et avant la taxinomie d’ Artur Walther. Même en mode café pipi, car l’Ouvre Boîte a les toilettes les plus grandioses de la planète food!