Pendant les vacances, ne loupez pas Food, l’expo arty miam du Mucem! Emmenez les enfants. Ce genre d’expos qui vous nourrissent l’esprit. Un parcours pas toujours gourmand au milieu d’oeuvres d’artistes de tous continents qu’on a rarement vues en France. Mise en scène par une ONG de l’ONU, Food envisage consommation, surconsommation, inégalités nord sud, convivialité de la table ou systématisme industriel. On commence par se balader dans un supermarché installé au 1er étage du musée – l’absurdité de tous ces rayons identiques et surremplis – puis bac à ail XXl (1m2), popo du Pape, de Sarko ou Marilyn Monroe, (« la fin du cycle digestif » envisagée par Antoni Miralda), des filets à provision jolie décoration. Une étonnante collection de clochettes de table, un film dingue d’orgie fatalement larmoyante d’oignon cru (Marina Abramovic qui interroge les limites du corps humain) et un Nazi Milk génial ouvre du collectif canadien General Idea qui utilise le détournement pour attaquer la société de consommation. On va du graf à la peinture en passant par le film et la sculptures. Ne loupez pas Resurrection, le film de Spoerri (déjà vu au Musée en herbes). Sauf exceptions, autant d’oeuvres qu’on a rarement vues qui parlent du produire, manger, consommer. Reste un propos qu’on aurait voulu plus engagé. Entre manger et penser, on reste de ce point de vue là, un peu sur sa faim. Il manque à Food le fil rouge d’un commissariat politique qui ferait plus dire à la nourriture.