On a bien cru aux beaux jours, au printemps précoce et aux terrasses ouvertes. Reste un petit courant d’air… Une petite fraîcheur qui nous dit de se pelotonner encore un petit peu au chaud. Voilà pourquoi le nouveau tea time de l’Hôtel est parfaitement bien timé. Le plus charmant hôtel de tout le quartier latin que l’on connaissait pour son talentueux barman – Carlos, parti depuis au Mary Celeste – ouvre désormais ses portes aux non résidents l’après midi. Entrer dans l’Hôtel c’est entrer dans un autre temps. A peine la porte passée, on oublie tout ce qui se passe dehors. A cet instant thé, la salle s’installe en mode cosy. Le tea time est ici un moment privilégié. L’Hôtel y sert en exclu les thés Lupicia, une grande maison de thé japonaise qui n’a qu’une seule boutique en France, rue Bonaparte, à quelques mètres de l’Hôtel. En ce moment, on les boit encore chauds, infusés au temps juste et servis avec délicatesse et explications. Cet été, on les préfèrera glacés. Le champagne est servi juste derrière, blanc ou rosé, avant la généreuse assiette à gâteaux. Trois étages de mini sandwhich tout à fait à propos: frais et fins qui frôlent les zakouskis que l’on verrait bien être servis à St Petersbourg à la même heure. Est-ce l’accent slave de la pâtissière qui donne cette impression? Ou bien cet établissement qui transporte immanquablement ailleurs? Je crois que c’est un peu des deux. Le scone reste mon moment favori dans tous les tea time. Celui de Joana Thöny Montbabut entre dans la catégorie rustique, à l’image de ceux que servent les coffee shops anglais. Pour cette pâtissière russe, pas de clotted cream. Mais un mélange mascarpone citron bien vu. On n’a déjà plus faim mais il faut attaquer la montagne pâtissière : barre chocolatée, cheesecake vanille, guimauves, spéculos gianduja et encore un petit éclair pistache. Prenons notre temps.  On s’enfonce dans les fauteuils comme dans cet instant moelleux. Seul bémol, une BO assez inadéquate. Nithin Sawhney – so Buddha Bar! – à l’heure du goûter, non! Prions alors qu’il fasse beau. Le tea time prendra ses quartiers d’été, sans musique : réfugié dans la mini cour qui offre la terrasse la mieux lovée de tout Paris!