P(our) : le think tank du cocktail

pour-symposium-kretena-alex-cocktailsP(our) est au cocktail ce que MAD est à la bouffe: une fondation qui veut shaker la drinking industrie. Fraichement sortie de derrière le bar, P(our) vient de faire son 1er show à Paris à Cocktails Spirits (toutes les captations des conf seront d’ailleurs bientôt en ligne). Un symposium pour montrer que boire n’empêche pas de penser. Au contraire, P(our) veut mettre de la richesse dans le verre. Le bartender moderne c’est non seulement un beau mec tatoué mais aussi un gars qui utilise 4 fois son citron avant de le jeter, qui frappe du café équitable et utilise des bières étiquetées par un graphiste. Typiquement modernes bartenders :  Carina Soto Velásquez de la Candelaria, Simone Caporale de l’Artesian ou Joerg Meyer du Lion à Hambourg. « Nous sommes bartender et fiers de l’être », clame la charte des P(our) guys, « plus nous attirons l’attention, plus nous devons être responsables« . L’organisation invite donc bartenders, baristas, brasseurs, chefs, vignerons, distillateurs ou designers à converser et à penser ensemble. « On ne se sent pas super à l’aise avec le harcèlement sexuel, la coc’ et la pharmacopée, l’inégalité homme femme, l’idée de fare la fête juste pour exister », déclame Jim Meehan du Please don’t tell à New-York, remarquable speakeasy new yorkais.

Pour son 1er symposium, P(our) s’est surtout attaché à distiller de l’enthousiasme tous azimuts. Celui d’un concierge de grand hôtel, d’une femme (Tracy Ging) militante d’une nouvelle génération de buveurs de café, de deux jeunes créateurs d’un restau-studio à Edimbourg ou encore un chef anglais zéro déchets. « Vous êtes tous source de créativité« , lançait Corrado Bogni, chef concierge du Connaught. « Croyez en vous et ne faites jamais de compromis. Et parfois, faites une pause en attendant la solution, prenez votre temps« . P(our) collabore aussi avec les chefs les plus pertinents du moment. « On a travaillé avec des chefs comme Pedro Miguel du Malabar, sur les techniques anciennes, les ingrédients indigènes tout ça pour terminer par un repas avec des accords food & drinks », explique Alex Kratena, fondateur de l’organisation.

Alors, P(our) c’est quoi ???

P(our)quoi

« P(our) est une plateforme qui vise à donner une voix à toute l’industrie du drink« , résume Alex Kratena, ex barman à Londres à l’Artesian (4 fois premier du World’s 50 Best bars). « Tout d’abord, nous voulons étendre les connaissances du milieu. On est là pour partager. On veut vraiment mettre en lumière ce qui se passe. Ensuite, on veut apporter des solutions, promouvoir des idées durables, du packaging jusqu’au sourcing des ingrédients, pousser l’innovation. Troisième axe, prendre des décisions. Par exemple, cette année, nous aidons une communauté indigène d’Amazonie qui cultive du Manioc ».

P(our)
P(our) comme « pouring », instiller de l’information honnête, fiable et pure.
P(our), comme notre industrie, nos connaissances.

Qui est P(our)
« Le comité fondateur est formé de bartenders pour l’instant. Mais nous sommes ouverts à tous. On travaille avec tout le monde. On veut ouvrir nos horizons. P(our) est une fondation indépendante, financée par des volontaires tous azimuts. Pour notre 1er symposium, nous avons  récolté 35 000£. On ne veut pas de sponsors, ni de logos dans nos shows », revendique Kratena. « Avec très peu d’argent, on peut faire beaucoup« .

P(our)suivre
AK: « Il faut arriver à construire notre identité. Nous aurons trois événements + un symposium annuels ».

P(our) et contre
Si P(our) se défend de sponsors , chaque démo a été ponctuée de jeunes marques en devenir. Bloom, un café glacé en bouteilles – le Cacolac pour adultes – de jeunes anglais branchés par le petit noir, un soda à la rhubarbe du Yorkshire ou encore le rye français de Vulson. Des entreprises déjà structurées ou en devenir maius qui portent toutes en elles un message sur le développement durable, l’initiative, le soft marketing.