Le resto du coeur des 3 étoiles

massimo-bottura-ouvre-refettorio-parisQuand on est le meilleur chef du monde, on peut ouvrir un restaurant solidaire pour les sans abri mais évidemment pas n’importe comment! Ca se passe dans le foyer d’une église proche des Champs-Elysées où les guitares des veuves de Johnny résonnent encore, avec l’assentiment de la chicissime agence Voyageurs du monde, l’engagement du photographe le plus courtisé du moment – JR -, les dons d’une manufacture de porcelaine de Limoges, le soutient intéressé de l’industrie agro-alimentaire en mal de com et la bénédiction de l’église catholique… Le joli projet sur le papier du Refettorio Paris de Massimo Bottura appelle, comme ses autres – Food for soul, Gastronomotiva, , à une double lecture.
D’une part le beau propos de ce chef  number one engagé sur la cuisine populaire qui a un jour failli tout abandonner – voir et revoir son chemin dans le chef’s Table. La lecture ras de table du Refettorio Paris c’est celle d’un restaurant solidaire installé sous l’Eglise de la Madeleine, dans le foyer qui depuis quelques années s’essaye généreusement le midi à la restauration associative. Il sert désormais tous les soirs 100 soupes populaires aux gens de la rue sous forme de grande gastronomie mitonnée par de grands chefs bénévoles. Particularité: travailler uniquement les rebus offerts par la GD parce que « les chefs transforment l’ordinaire en extraordinaire« . Pas faux Massimo. Le restau géré par des bénévoles ne sera donc qu’ouvert aux déshérités (observons combien de nous vont soudainement vivre sous les ponts…). « L’hospitalité, c’est la clé« . Et le seul moyen d’y aller, c’est de s’engager.
La 2è lecture du haut des 50 Best chefs of the monde, c’est que « ça n’est pas de la charité, mais un projet culturel contre la gaspillage » assène Bottura. Si on va finir par bien manger, ce sera donc grâce à la beauté nous raconte le bel italien. »On doit changer les mentalités. Nourrir la planète, c’est un combat par la beauté, via l’imagination des chefs artistes« , exhorte le chef de l’Osteria Francescana.  « La vision, la créativité peuvent changer le monde en démontrant que des ingrédients ordinaires ne doivent pas être gaspillés « . « La cuisine c’est uné geste d’amour, come non????, essaye de me convaincre Massimo. Je regarde alors les logos des partenaires et me pose quelques questions.