La bulle dans le champagne, c’est un peu comme la dentelle sur un soutient gorge, ça fait toute la différence, l’élégance et la grâce. Mon palais est fait au pétillant le plus discret possible, ces petites aspérités qui se glissent en mouvement sur le palais, enjouent le fond de gorge, pétillent les mandibules. Le charme discret de l’effervescence. Et c’est à cause d’elles que les maisons de champagne renoncent aujourd’hui à la flûte, lui préférant le verre de plus en plus. D’abord pour pouvoir dégager le nez du champagne mais aussi pour pouvoir travailler l’expression de la bulle. Celle-ci ne nait dans le verre que grâce aux impuretés du contenant. Un verre trop propre, donc trop lisse, et aucune bulle ne se formera …Histoire d’avoir des verres propres mais aussi de vraies bulles, la maison Devaux a fait graver dans un verre à fond très rond de Schott Zwiesel, une minuscule pâte d’ours. Une aspérité qui, créant une petite poche de gaz préexistante, facilite la naissance des bulles. Une effervescence harmonieuse se produit dans le fond du verre, le vin prend des airs d’atmosphère et l’on ne cesse de coller notre regard sur ce phénomène fascinant. Encore une bonne raison, s’il en fallait, de boire du champagne!