Moi je serais papa je voudrais que l’on m’emmène ce dimanche pour la fête des pères sur le toit de l’Hôtel de Paris. Au dernier étage du Louis XV, fêter le padre de la cuisine du comté niçois. Là haut, je voudrais tomber dans les bras de Franck Cerutti qui s’est remis aux fourneaux, délaissant la très haute gastronomie pour la juste haute cuisine. Le papa des produits dénichés de la frontière italienne à celle de la Côte Bleue a trouvé la plus belle planque de Monaco. Je voudrais être père Ducasse pour avoir déniché là le meilleur de la famille. Après avoir siroté la vue sur toute la baie, je retrouverais ses barabajuans, un de mes premiers souvenirs de cuisine – encore prégnant – dévorés dans la cuisine du Louis XV en 2006 ou 7. Véritable signature de la maison, ces petits coussins de pâte ultra fine, frite, fourrés de farce fine à la blette, épinard, ricotta, parmesan, oignon et  poireau, sont indéracinables. Puis je mangerais l’assiette de légumes d’été au caviar d’aubergine parce que le végétal ici est plus qu’un engin sorti de terre mais une véritable ode à ce que peut produire la nature dans sa toute simplicité. Comme c’est ma fête, je m’offrirais aussi une 2è entrée: celle des crevettes de San Remo, un des mets trois étoiles les plus fins qu’il soit, mieux que le homard. Puis, parce que le Grill a décidé de rejouer les grands classiques, avec broche et presse à canard en argent, inutile de chercher midi à 14h: il faut essayer le jeune poussin rôti. Pas seulement parce que l’on s’interroge de savoir si un minuscule piou piou à poils jaunes va débouler dans l’assiette mais surtout pour découvrir cette jeune bête qui s’apparente au coquelet, tendre, goûteuse et juteuse, avec des pommes soufflées ravissantes. La raison voudrait qu’on s’arrête là mais Olivier Berger en serait vexé. Le chef pâtissier n’a pas besoin de force argumentaire pour vous faire plonger dans le soufflé grand pour 3 papas, qu’un seul dévore finalement en tout contentement. La recette maison (que maman vous filera bientôt ;-)), au chocolat de la Manufacture Ducasse, est signée glutenfree…, toute en légèreté chocolatée. Et à la fin de ma fête, si j’étais papa, je me marierais avec Franck puisqu’aujourd’hui c’est permis.