Le sel du Japon

© Motoi Yamamoto

Cette oeuvre de Motoi Yamamoto résonne étrangement en ces jours de cataclysme au Japon. Construit à la patience et l’application toutes japonaises, ce labyrinthe de sel a mis une semaine à voir le jour. Cette oeuvre monumentale de 11 m sur  3, ultra fragile, éphémère, détruite d’un coup de balais, rappelle le geste, le temps, la fragilité du travail de l’homme… Autant de chemins de vie, doux, irritants, que le sel dessine à-même le sol.

Malgré l’actu, Motoi a pris le temps de répondre à mes mails. Motoi Yamamoto travaille exclusivement sur le sel depuis la mort de sa soeur à 24 ans. Le sel purificateur, lié au Japon aux rituels de funérailles, relié à l’espace, à la vie humaine et son au delà. Un travail  sur « ce que j’ai et ce que j’ai perdu« . Ce « journal intime » de sel est fait de formes complexes, de ruines, de mémoire.

Plusieurs fois programmé à Marseille, Motoi Yamamoto est là intervenu à Toulouse, dans le cadre de l’exposition « reliefs » à la Fondation Ecureuil où huit artistes se sont emparés de matériaux alimentaires pour la réalisation de leurs oeuvres. Il y avait eu les glibettes de la Tate Galery. Là, sel, sucre, thé, épices, lait, riz sont envisagés d’un point de vue géo-graphique pour traduire, dans une langue sensible et picturale, le territoire… Le prochain Solo show de Motoi Yamamoto à The Hakone Open Air museum à Kanagawa a été reporté sine die….