Menus de légende

Qu’a-t-on mangé le 10 mai 81 à L’Elysée? Mystère. Mais par contre en 1938 ou 1671 à la cour, on sait. Les grands chefs de légende ont laissé leurs menus.  Escoffier, Point, Carême ou Vatel….Aujourd’hui, les Guérin, Vigato, Sarran ou Wahid réactualisent ces menus de légende. A l’invitation de Pernod, une demi douzaine de chefs réinterprètent ces menus de légende écrits en l’honneur de Louis XIV à Chantilly ou pour la visite du président de Lebrun à Vienne. La constante, c’est que depuis 4 siècles, on y boit toujours du Mumm !

Sylvestre Wahid s’est attaqué au Menu Rouge pour « son côté festif ». Talleyrand  qui l’initia mit en effet les chefs au défi de créer « une année entière sans répétition des menus avec des produits de saison« . Pour ma part, j’ai juste pas mal répété le vidage de mon verre rempli de la cuvée Laloue. A une lettre près, c’est le nom de ma fille (mais aussi celui du président de la maison jusqu’en 39) ce qui me fait d’autant plus apprécier cette cuvée. L’étiquette octogonale symbolise les parcelles qui constituent l’assemblage de cette cuvée prestige de Mumm.L’Oustau de Beaumanière (qui se prononce en marseillais « oustaoh ») l’a en fait joué très 2011! C’est à dire qu’on a remplacé les « deux potages, deux relevés de poissons, deux grosses pièces, 4 entrées, deux plats de rots, quatre entremets » par un menu en 5 plats. Soft quoi! Sylvestre Wahid a juste remplacé « la Carpe du Rhin à la polonaise » par une « tranche de saumon frais, consommé de mini betteraves », « les oreilles de veau en menu droit » par un « foie gras cordon d’orange sanguine »et s’est autorisé un petit homard, histoire de faire comme si on mangeait du « faisan glacé »! Sur le dessert pour rester sur la saison, on n’a pas eu « les laitues farcies à l’essence de jambon » mais plutôt des fraises gariguettes sur une jolie meringue.