Michelin 2012 : Lignac 1, Baudic 0

Chaque année pareil : avec Michelin, y’en a qui rient , d’autres qui pleurent. Cette année, Lignac, 1 étoile rit. Baudic, réduit à 0, pleure.

Cette semaine, à quelques jours du palmarès du Michelin, y’en a qui pouvaient pas cacher leur banane . Emmanuel Renaut n’a pas dissimulé sa joie et me confiait dès samedi son bonheur de cette troisième étoile désormais officielle. Et puis il y en a qui ont cauchemardé. Baudic a fait un mauvais rêve (sic) : j’ai rêvé que je la perdais », disait-il avant l’officialisation de la perte de sa comète pour le Youpala. « La perdre, oui mais pourquoi, j’ai rien changé, j’ai toujours des produits au top, je fais toujours ma cuisine…« .  « Il y croit pas« , vient de me confier un de ses amis chefs. Dur dur pour un des plus beaux bistrots de cette petite ville briochine…Ca fait partie des nombreuses incohérences du Michelin. Bon point, mauvais point, il distribue et sabre sans justification. Ce jour là la critique avait-il ses ragnagnas ou une érection capricieuse? Je suis bien placée pour savoir que l’on mange avec ses humeurs. Quand on est critique professionnelle, il faut savoir revenir ou s’en abstraire.

Rien non plus pour Septime et pas mal d’autres jeunes tables, hormis Akrame dont l’établissement du 16è remplit clairement les critères étoilés. Une bonne surprise pour Cyril Lignac (1ère étoile pour le XVè) que j’ai appris à découvrir. Et une cuisine plus entrecôte aligot que pigeon gastro moléculaire très polo style que j’ai appris à défendre. Lisez mon portrait inside dans Grand Seigneur 3. « Tu m’as torturé » avait-il conclu après quelques heures d’entretien. Belle revanche sur ces chefs détracteurs en tout cas qui le traitent encore de quiche aux fourneaux…

Michelin donc… Le Jardin des Sens des Pourcel en perd une mais en garde une, Marx en gagne directement deux, Sola à Paris une aussi, la Table de Marion à Saintes et Tartarin au Havre… Enfin, bref, de beaux jours encore pour la jeune critique qui voudrait s’affranchir des vieux croutons du guide Rouge. La jeune génération qui se fait le palais sur des chefs qui pensent autrement, les crocs sur la cuisine de personnalité et le goût sur ceux s’affirment hors du sentier tracé. La preuve aussi, contre tout argument imparable que vous avancent les chefs, qu’il y a une vie économique en dehors du Michelin. Allez essayer de réserver chez Septime, au Chateaubriand, Rino, la Gazzetta et j’en oublie… Aucun n’est étoilé mais tous sont blindés!