Michel & Sébastien Bras: « nos parcours sont fusionnels »

A l’occasion de la sortie du film Entre les Bras, dont je vous parlais hier, j’ai revu Michel et Sébastien Bras, remangé la fameuse gaufrette à la crème de pomme de terre (imaginée par sébastien, ajustée par Michel, il y a 8 ans) et tapé la tchatche à la cool avec la grande famille…. L’occasion pour moi de revenir sur une interview que j’avais faite il y a 5 ans , où travaillant sur les seconds, Sébastien m’avait raconté sa position en cuisine. Passé brièvement chez Gagnaire et chez Bernachon, le fils Bras est revenu au bercail, appellé aux cuisines. Alors sous chef de son père de 60 ans, il avait 35 ans. Depuis il est devenu chef, papa est toujours là. ITw d’hier et aujourd’hui

Sébastienil ne m’a pas étouffé, il m’a laissé vivre

« Les débuts (en pâtisserie) étaient très difficiles car je n’avais aucune expérience, peu de technique, pas de terrain. Ca a été quelques mois de galère surtout en tant que fils de Michel ; avoir son père sur dos qui en veut toujours plus…. Mais ca été formateur. Mon père n’a jamais fait pour moi de concession à la qualité du travail. Il est très pointilleux, perfectionniste, c’est toujours très constructif de lui demander conseil. Il ne m’a pas étouffé, il m’a laissé vivre. J’ai réussi à exister très rapidement.

On ne fera pas une cuisine à l’opposée de celle-ci dans 10 ans. On est en complet accord. J’ai reçu une éducation très axée autour de la région, de la nature. Ca fait partie de moi, de mon histoire. Mes parents ont essayé de m’éduquer au sens du bon et du beau.

Je peux pas nier que sa cuisine fait partie de moi. On peut avoir des divergences en terme d’associations, d’esthétique mais les idées vont dans le même sens. Nos cuisines sont proches.

Je n’ai pas le sentiment d’avoir travaillé dans une maison qui vient d’une génération précédente. Ce site est atemporel. Je m’y sens complètement à l’aise. Mais cette maison c’est toute sa vie. Je peux pas me permettre de le mettre dehors. J’ai su être patient et lui me laisser la place, petit à petit. »


Michel : c’est à lui à s’écrire la nouvelle histoire

« C’est comme au cinéma : une expression s’efface au détriment d’une autre, petit à petit mais c’est fondu. Il a su attendre son heure comme j’ai a su laisser ma place.

Nos parcours sont fusionnels. Chez nous, il n’y a jamais eu de rupture. C’est à lui à s’écrire la nouvelle histoire. »

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