Michelin: des étoiles et des twitts

©michelin

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Ce matin, le hastag #Michelin2015 a explosé twitter. En quelques mois d’ouverture sur Twitter, le guide Michelin s’affiche fièrement, et presque ouvertement, avec 8657 abonnés. Ce matin, on a tout su de l’arrivée des scellés au Quai d’Orsay, à l’essayage des vestes dans l’anti chambre du ministère jusqu’au défilé final des 609 blouses blanches étoilées. Visiblement, Michelin vient de réaliser que le nerf de la guerre était côté presse. Michelin découvre les réseaux sociaux et la nouvelle stratégie médias gagne sérieusement en efficacité. Relances pour fichier presse, accréditation à la conf de presse (nous étions 240 accrédités officiels), page facebook dédiée, twittlive & facebooklive, communiqués de presse envoyés dans la foulée, fuites maitrisées… Visiblement tout le monde avait comme d’hab l’info ce week end, mais y a-t-il eu menaces, paiement, marché, deal? Seul un ou deux ont été autorisés à balancer avant l’heure, se faisant traiter sérieusement de petites p… (cherchez pas, les commentaires sont effacés) par leurs « amis ». A cette heure, ils balancent désormais leurs « exclusifs »: Alleno et la Bouitte ont parlé à tous! Mdr.

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Deuxième nouveauté : la gastronomie politique vient de monter d’un étage. Exit Carole Delga, secrétaire d’Etat au commerce, bonjour ministre! On avait un trésor national, nous gagnons « une économie, un patrimoine », une « gastrono diplomatie « . On avait une fête de la gastronomie, on gagne un Goût de France international. En déplaçant sa conf de presse au ministère des Affaires Etrangères, Michelin entre lui aussi dans cette diplomatie de la bouche évoquée tout à l’heure par Laurent Fabius. La « Gastronomie française, c’est la France« , a-t-il lancé; et la France c’est moi,  comme dirait l’autre.  « La gastronomie, est une partie importante du patrimoine de la France, tout comme nos paysages ou nos monuments« . Petit rappel politique et médiatique à l’attention de ceux qui auraient oublié notre opé nationale « Goût de France/Good France » du 19 mars, où 1 300 chefs du monde entier ont accepté de mettre à leur carte des plats hommage à Carême, Escoffier ou Bocuse.

Pour les résultats officiels du Michelin, je vous invite à aller voir directement chez Michelin qui vous fera un rapport complet. De mon côté, de journaliste analyste, voilà les infos les plus notables de ces Michelin 2015.

3 étoiles : Pavillon Ledoyen (Yannick Alleno) – La Bouitte à St Martin de Belleville
Pas d’ouverture beaucoup plus médiatique que celle d’Alleno cette année. On a bien du mal à prendre à contrepied le chef stratège au beau sourire email diamant. Pour la Bouitte, rien à redire sur ce châlet de luxe que j’ai visité l’an dernier. Débarquer à table skis aux pieds, déjeuner en combi Salomon, chaussons chauffés aux pieds et crème solaire sur la figure, ca vous bichonne un tonton Michelin. Et ceux qui débarquent ici en hélico, savent combien le restau reste à tous points de vue, la parfaite target Michelin.
2 étoiles: Ducasse au Plaza. Il aurait dit trois ou rien; après tout, ce n’eut point été pas le 1er à commencer avec trois étoiles… On en déduit que Dudu, pas là ce matin,  fait la gueule.
1 étoile, Paris : Toutain, les Climats, Garance, la table d’Eugène et Helen.
Un palmarès donc sérieusement géopolitico gastronomique : petite table du moment pour François Hollande et ses copains, la table d’Eugène est plus que politiquement correcte. tandis que Barack lui fréquente plutôt la table concurrente du Rech de Ducasse, Helen. Sinon, notons que, fait du hasard géo gourmand sûrement …, cinq des six nouveaux étoilés le sont dans le 7è et le 8è. Alors que les 10.11.9 sont en plein boom populaire, quelques questions à se poser sur cette pluie d’étoiles rive droite. Le 7è, lui, n’a pas manqué d’attirer un flux de mouvements qui plaisent à la haute cette année : Génin, Piège, nouvelle Grande Epicerie. A croire que le terrain est fertile.
1 étoile régions: AM (Alexandre Mazzia), Une table, au sud (Ludovic Turac),  L’Esprit de la Violette (Marc de Passorio), Le Clos (Jean-Marc Banzo), La Table de Nans- Auberge le Revestel à La Ciotat
La région PACA boostée soudainement de récompenses méritées pour ceux que je connais tout au moins. Mazzia, évidemment, même si je le veux hors catégories. Joli coup après seulement 8 mois d’ouverture et bon point pour Marseille qui manque sérieusement de renouveau. Pour la Table au sud, soulignons le travail sérieux et constant de la jeune équipe ayant repris courageusement derrière l’étoilé Lévy parti à L’intercontinental.
L’étoile à Pascal Sanchez au Mia de Montpellier souligne à quel point je reste en désaccord avec le goût Michelin.