Le Bourdonnec, version fatale

Vous avez aimé Yves Marie dans Sexe & the Kitchen ? Alors vous allez adorer Le Bourdonnec version fatale. Tel que je l’ai croqué dans la cabine d’effeuillage de Causette (en kiosque jusqu’en janvier. 5,5€), mais en version off. Extrait d’un texte à cru sur un boucher bohême de chair et sans jean. Mais pour le voir à poil(s) dans sa chambre (froide), il faut aller en kiosque….

Attention, après lecture, vous n’irez plus jamais acheter vos steaks de la même façon
  • « Chez lui, tout est ainsi en XXL. Hors norme. De l’emballage de l’entrecôte, sur lequel il parade en kilt les cuisses à l’air sous le titre « Boucher Bohême », au prix de son jambon – 200€, mais du Noir de Bigorre, une race gasconne nourrie au trèfle et au gland ! – jusqu’à ses rendez vous féminins.

Autour d’une tasse de thé raffiné en ce qui concerne ces lignes. Et au restaurant pour les autres. Le boucher a ses adresses. A Paris, son joujou extra, c’est l’Ami Jean, mais son origine sud ouest vous colle aux basques : chez Jego, faut éviter. Après manger, on ne peut plus rien faire». Son piège à filles, c’est le franco thaï Ze Kitchen Gallery, « ca marche plutôt bien. Ce sont de petites portions donc on est encore en forme ». Mais pour crac boum hue, l’homme a son bistrot fétiche, dans le 17è où elles sont toutes passées à la casserole… C’est comme ça, dans la caste des bouchers, « les filles on les désosse », là où les serveurs « mettent le couvert » et les cuistots « tisonnent le fourneau ». Comme toutes les fines lames de la filière, Le Bourdonnec attire les adeptes du coupe gorge de 5 à 7, les aficionados de garçon boucher et les croqueuses de chair et d’os. Rares sont celles qui ont en fait eu droit aux mains sur le billot. Toutes, par contre en sont folles. Ces mains adoucies depuis 20 ans par la graisse seraient remarquables. Installé à son compte à 18 ans, l’artisan du 92 a eu peu affaire au dénervage des viandes rouges, la tâche de « bourrin » qui amoche les doigts. Lui, il « tranche, coupe au scalpel, taille à contrefil ». Tout le travail soigné qui fait la douceur de l’animal et d’un boucher un horloger. Apparemment recherché pour son image brutale, « il y a aussi le côté charnel du boucher égorgeur, assez trash qui peut susciter quelques réactions chez certaines femmes. Ouais ouais! », dit-il d’un ton gourmand, « il y en qui veulent que je les bouscule mais elles sont déçues, je suis un tendre ». Peu réceptif au portrait de désosseur décrit par Alina Reyes, ce boucher de beau quartier s’émoustille par contre plus facilement de la robe en viande de Lady Gaga. « Sur certaines, ca peut être énorme ».

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  • « La boucherie, c’est 80% de clientèle féminine et des hommes que le samedi. Avec eux, « il y a moins de plaisir ». Le rapport de force, le doute sur la qualité des morceaux s’installent de fait. Les dames, elles, « je découvre leurs goûts en les faisant parler. Il faut arriver à les ouvrir pour qu’elles ne soient plus timides et alors, c’est comme séduire une femme », romance le commerçant. « Elles ont toutes leur morceau préféré chez moi ». Et la boutique, c’est du Meetic en live. Chaque commande de gigot du dimanche ou d’un bon rosbeef pour 8 vient enrichir le listing de téléphones privés. Le rôle de la caissière est crucial. Yves Marie a arrêté d’embaucher de très jeunes filles qui l’amenaient à se couper régulièrement faute d’attention sur le bon croupion. Anissa, une élégante malgache, encaisse désormais les notes, transmet les petits mots glissés sous les chèques et file à la pharmacie acheter les préservatifs de monsieur quand approche la fermeture du rideau. Dans ses ennuyeuses réunions bovines, Yves Marie le Bourdonnec aiguise alors ses textos à toutes ces conquêtes potentielles, futures ou passées. « J’ai fait des rêves humides avec mes clientes », glisse le charmeur. Certaines ont dîné, d’autres, faute de suivi de commande, l’ont planté en plein magasin, bavette, saucisses et côtelettes déjà emballées. « Avec une, on se tutoyait au restau mais vouvoyait au magasin et maintenant on se tutoie partout ». Evidemment, ce boucher ci ne fait pas exception à la règle des métiers de bouche, qui veut que nourriture et sexe fassent bon ménage. « Il faut que je goûte, ma bouche est un organe sexuel. Nourriture et corps, ça fonctionne très bien. Quand je trouve une fille séduisante je me dis qu’elle doit avoir très bon goût, un peu acidulé, vanillé, sucré, poivré, épicé ».