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Le food in le Petit Robert

Si bistronomie entre dans le Petit Robert 2014 que faut-il en déduire? Que la tendance n’est plus une tendance? Bonne pour la Coupole? Que, comme burrata et burger, le phénomène est tellement entré dans les moeurs que les lexicographes du dico qu’on imagine peu hipsters ou barista style adoptent le bistrot comme le restau? N’euphémisons point, bistronomiquons! Ne soyons ni végane ni lesbophobe mais plutôt les couraillleurs du bien mangé. Les anti minerai de viande , les pros  rhum arrangé. Gyoza, gianduja et yassa à tous les étages! Mieux vaut émmieuter la cuisine que s’évacher à table. Zumba avec Pierre Gagnaire, shiitaké ou abdos-fessiers. Anne Sophie Pic nous en sera éternellement reconnaissante, foi de Gault & Millau! Tout ceci mérite bien un petit coquetel, comme nous le recommande l’Académie Française….

 

 

Food truck mania

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food-truck-haïti-parisC’était dimanche et au détour d’une ballade à Vélib, je tombe sur Leo Bokit. Un vrai food truck tanqué au milieu d’une vraie cité! Comme j’avais soif, Leo a sorti sa râpe en fer blanc et m’a dit: « vous avez fait le bon choix madame ». Il a commencé à râper un gros bloc de glace pour me faire un yéti à la haïtienne, un grand verre rempli de glace pilée arrosée de sirop à « plusieurs goûts si vous voulez » choisis dans la panoplie. La classe quoi! Le guadeloupéen avait mis une bonne musique d’Haïti parce que le zouk love de Basse Terre, c’est pas trop son truc. Il nous a préparé des acras (2€ les 5), à emporter, et un plat à grignoter, offert, en attendant. Son piment est dingue. Ses boudins – blancs et noirs- parfaits, bien épicés. Leo a aussi des bokit, des plats antillais qui tournent dans la semaine et une tête de cuistot à avoir croisé quelques gros loulous. Assis sur les tabourets déglingués au comptoir du camion, on regardait les Seat noires tunées se parquer juste en face de lui, au pied de la cité. Les types descendent, fument, s’observent, palabrent, font des pompes sur les bornes Vélib, cognent des mains, remontent, redescendent. Pour eux, Leo fait des carbo et des panini. A côté, une pauv vieille table réceptionne les fatigués du quartier. Voilà un vrai food truck, comme ceux qui, le dimanche aux Antilles, cuisinent sur le trottoir des poulets boucanés, du poisson grillé et pressent des jus de canne frais. Une habitude habituelle de manger sur le pouce de la super bouffe maison.

food-truck-haïtiPendant ce temps, gare de Lyon, c’est le grand déballage! SNCF, Street Food en mouvement, Ephémère Concept « nous créons vos idées » (filiale de Gares & Connexions) et autres partenaires ont ramené les food truck people. Une vraie foire foraine culinaire sur l’esplanade de la gare de Lyon. Le Camion qui Fume, Mes Bocaux de Veyrat, Breizh Truck, Wagy Burger, Tooq Tooq et quelques autres participent à ce Food Trucks Tour sponsorisé. Tout le gotha du camion de rue! « Venez découvrir les Food Trucks et déguster leurs mets dans des espaces urbains spécialement aménagés pour l’occasion ». Parce qu’en France, on mange dans la rue à condition que ça soit organisé, et parqué! Street Food officielle or not street food. C’est comme ça la street food des blancs. Yves Cambedorde parraine la foire parce que, expliquons bien à Léo, si t’as pas une tête d’affiche avec des clients bobos qui font 3h de queue devant ton camion, t’es pas un food truck! L’événement va tourner: gare de l’est puis St Lazare puis ceux qui aiment prendront le train : St Charles à Marseille du 15 juillet au 15 août! Au fin fond du XXè, Léo tient la baraque jusqu’à minuit. Gare de Lyon, on ferme les portes à 20h30. Car après, on mange au restaurant.

 

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« Les 50 Best, ça n’est pas un vote rationnel ! »

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Yannick Alleno, Narisawa San, Massimo Bottura, David Scabin, encore sourires

Yannick Alleno, Narisawa San, Massimo Bottura, David Scabin, encore sourires

A quelques heures des 50 Best, c’est la grande muette sur Londres. Depuis une fuite espagnole l’an dernier, c’est l’omerta sur le prix qui nomme les 50 meilleurs restaus du monde… Aucun indice de qui sera le Best Big Big Mac du monde 2014 n’a fuité. La team San Pellegrino, partenaire officiel, est muette comme une carpe. Pour San Pe qui investit 1M€, les 50 Best c’est un moyen de dénicher les nouveaux talents et de s’associer aux meilleurs d’aujourd’hui. Et comme en France on est toujours un peu jaloux de ce qui n’est pas bleu blanc rouge, surtout en matière de gastronomie, on s’évertue à critiquer ce 1er prix planétaire. Pourtant, entrer dans les 50 Best, c’est toucher le Graal. Inaki et son Chateaubriand (18è en 2013 à 2 places de Passard) le confirme. Et à en croire Bertrand Grébaut, 49è l’an dernier, « les 50 Best, ca vous remplit un restaurant »! On voudrait croire que le déficit d’information sur ce prix donné à l’instinct de gastronomes explique les critiques. Mais je crains qu’on n’aime surtout pas en France les prix attribués par des types un peu rock & roll, en costumes à carreaux et chaussettes fluo, financés par une eau qui pique et qui récompensent une cuisine toute jeunette. Voilà donc un bon éclairage pour mieux comprendre comment Adria, puis Redzepi puis Roca sont devenus les n°1 mondiaux de la gastronomie. Comme toute critique, les 50 Best sont subjectifs.

ITW exclusive de Londres de Clément Vachon, responsable des relations internationales chez San Pellegrino.

Les 50 Best, qu’est ce que c’est ?

C’est un prix, un award, les oscars de la gastronomie en quelque sorte. Il a été crée il y a 11 ans par le magazine anglais Restaurant dont le directeur avait eu l’idée de demander à 10 des ses amis, leurs meilleures adresses dans le monde.

Comment fonctionnent les 50 Best?

La planète a été divisée en 30 régions (la France compte pour une, les USA pour 3, l’Asie divisée en est-ouest, etc.). Pour chacune, une académie dirigée par un leader (en France, Andrea Petrini) recrute une chaire de 30 personnes (souvent des journalistes, des épicuriens, des voyageurs, des chefs, des gens qui aiment la bouffe). Chacun vote, par internet, 7 fois: pour 3 restaus dans son pays et 4 à l’étranger. Le vote est donc un système de ranking mathématique par nombre de votes. Il est contrôlé par notaire, qui est le seul à détenir, à cette heure, le résultat final.

 

Aujourd’hui, la gastronomie c’est de la passion, pas des verre en cristal

Massimo Bottura et David Scabin, ce midi, on s'aimait encore

Massimo Bottura et David Scabin, ce midi, on s’aimait encore

 

Quels sont les critères ?

Il n’y a aucune règle, c’est ça qui est génial. On peut choisir un très grand gastro new-yorkais, aussi bien qu’une cabane du fin fond du grand nord où j’ai mangé du cerf et vécu une expérience incroyable. Le critère c’est l’endroit où je suis bien. Mais aujourd’hui, la gastronomie, ça n’est n’est plus la nappe de Bruges, la coutellerie en argent, le verre en cristal. Tout ça c’est un peu Michelin. Aujourd’hui, ce qu’on retient, c’est de la passion…

Mais vous décidez quand même de qui est le n°1 MONDIAL !

Est-ce vraiment le n°1 ? C’est juste le plus voté. C’est un ranking mathématique. Le n°2 peut être aussi bon que le 1. Ca n’est pas une valeur absolue et rationnelle .

1M€ pour les 50 Best

Pourquoi San Pe s’intéresse-t-il aux 50 Best ?

Les 50 Best, c’est notre plus gros investissement : 1M€* ! Nous sommes le principal partenaire depuis 8 ans. Marque n°1 en gastronomie mondiale grâce aux restaurants. S’associer aux 50 Best, c’était donc une manière de leur dire merci, un gift back ! Et puis beaucoup de prix sont locaux mais aucun n’est planétaire. Là on couvre 136 pays, c’est une reconnaissance globale !

La France semble assez anti 50 Best. Pourquoi ?

Nous savons tous que le début de l’ histoire gastronomique contemporaine est né en France. Mais d’autres pays ont suivi (les Scandinave, l’Espagne, l’Italie, etc) et se sont développés!

* un 50 Best Asia existe depuis 2 ans, couvrant 28 pays et un 50 Best pays latins (18 pays, du Chili au Mexique). Un 50 best Afrique est à l’étude.