Pink Flamingo : pizza pas comme les autres

La pizzéria Pink Flamingo, je ne sais pas pourquoi elle s’appelle comme ça mais c’est sans doute justement parce que « c’est la pizza pas comme les autres ». Parce qu’ici les pizzas c’est pas des romaines ou des 4 fromages, c’est des Basquiat (gorgonzola, jambon, figue) Marcello (roquette, copeaux de parmesan), Che, Ho Chi Minh (gambas & cacahuètes) ou Cantona. Ensuite parce que la pâte est fine et le lieu tout petit. Et puis aussi parce que c’est la seule pizza que l’on boit avec du Cacolac! ou d’autres drôles de boissons dont on se sert dans le frigo  (La Pink Bière « pas comme les autres » bien sûr, mais aussi du joozi ou du champ Pop). Ensuite  parce qu’elle livre à vélo. Et enfin, parce qu’on choisit sur le site en écoutant du crooner ou du rock punk. Moi j’ai essayé la Pink Marais mais des Pink Flamingo y’en a un

Septime: l’amour instantané

Septime est l’adresse la plus attendue de ce printemps. Bertrand Grebaut depuis qu’il a quitté l’Agapé et fait son tour du monde, essaie de rester discret mais tout le monde guette ce jeune talent. Ayant suivi le chantier du restau, je n’ai pas laissé beaucoup de temps à Bertrand. J’ai débarqué rue de Charonne, 3 jours après l’ouverture. Verdict : Frenchie, Rino, les Dauphins… on va vous oublier quelques temps. Septime est un lieu brut chic et confortable, moins convenable que Saturne, plus champêtre urbain que Frenchie. Et surtout plus ouvert. Comme l’esprit du chef. Grebaut a le regard à 360, une vision de graphiste éduqué à Penninghen, un présent d’esthète (Passard?), l’impatience d’un inquiet, la force d’une droiture (Robuchon?) et l’affranchissement de ses pères. Trois entrées deux plats un dessert annoncés par l’essentiel : veau/fenouil/croutons pour un carpaccio bien moins simple qui se glisse sur un trait d’olives violettes. Cochon

Roberto : au marché d’Aubagne !

Tous les week ends, au marché d’Aubagne, il y a quelques produits d’exception. Roberto en est, qui débarque de Vintimille avec salumi i formaggi! Le seul italien du marché avec le bel accent et une cariole pleine de salcicceria, sacs de pâtes fraiches, pesto genovese, des tomes entières de parmesan, de la « puntine di capperi », un cochon de lait entier, i tutti cuanti ultra bons, coupés à l’italienne et servis de même. Préférez le samedi, le dimanche c’est 20 mn d’attente de connaisseurs qui jamais ne vous cèderont le dernier morceau de gorgonzola tout coulant et n’hésiterons pas à vous marcher dessus pour avoir la dernière mozza. Ici pas de prix mais on lui fait confiance: les produits sont excellents et dès que le total monte un peu, on a droit à une remise. Bon certes, ça marche mieux être en jupe et avec un joli sourire qu’en moustache et

Pantruche: bon le lundi midi

Pantruche est ouvert le lundi et ça c’est déjà un bon point! D’ailleurs Pantruche inaugure ma rubrique, « ouvert le lundi« , jour noir de restauration, sans poisson ni adresse! Pantruche, donc, c’est ce genre de bistrot à double facettes. Un zinc à l’ancienne, miroirs et porte manteaux. On vous tire la table jusque dans l’allée pour que vous puissiez vous faufiler, généralement en emportant la moitié de la table du voisin. Tout ça pour vous retrouver rangée en sardines sur la banquette vieux cuir avec des messieurs un peu ventrus qui mangent très sérieusement en lisant leur BlackBerry (avant ils avaient un journal). Avant 13h: des habitués, des deséspérés du lundi très heureux d’avoir enfin trouvé de quoi se remplir la panse ou des messieurs à canne, avec épouse et petits fils qui nous font dire que l’on est dans une maison très respectueuse. Attendrissante. « La musique est bien car on

Spéciale Japon | 5. Troisgros vs la Table du Lancaster

Parler de Michel Troisgros pour évoquer le Japon???? Oui parce que comme pas mal de chefs français, Troisgros y a ouvert, en même temps que la Table du Lancaster, un établissement en 2006. Mais surtout parce qu’avec l’Italie, le Japon est sans doute le pays qui marque le plus sa cuisine. « Ma cuisine est française », dit-il « elle est liée à ce que m’a transmis mon père. Elle est aussi un peu voyageuse« . Et si, comme moi, vous n’allez pas à Tokyo demain ni à Roanne dans les semaines à venir, allez découvrir Troisgros à la Table du Lancaster. Pour 52 € le midi, on y goûte la cuisine d’un chef qui a compris que c’est  » l’apparente simplicité des choses qui procure l’émotion« . Michel Troisgros officie au Lancaster (éxécution très fidèle de Julien Roucheteau) depuis 5 ans, autant qu’à Tokyo. Basé dans sa maison « père », il va aussi facilement de

Spéciale Japon | 4. Sous les Cerisiers

La grande saison sous les cerisiers au Japon , c’est là! Je me demandais si les cerisiers fleuriraient-ils cette année… Comme dans un film de Miyazaki,on aurait bien vu la nature dire en ce 2011 nucléaire : いいえ. Autrement dit: niet! Alors, nous nous serions réfugiés  Sous les Cerisiers , cette jolie adresse du 6è, où le printemps est à l’année. Sakura Franck, toute jeune cuisinière, se démène au milieu d’une délicate vaisselle en étain signée Nousaku, toute malléable : le Japon a toujours des trucs pour calmer les nerfs et c’est assez marrant de tordre les bords de son bol quand on est un parisien, donc ennervé! Mais surtout Sakura rentre délicatement dans cette catégorie de restau franco-japonais ou d’adresses ni nippones ni francophones. De grandes brindilles vert thé qui se révèlent des nouilles frites au thé vert, un tout petit beignet de bar qui tient tout de la

Spéciale Japon | 3.Tako-San: takoyaki à la sortie de l’école

Dans la classe de ma fille, il y a un petit garçon qui s’appelle Yu (prononcez You). Il est arrivé quelques jours après la rentrée et ma fille m’a dit : c’est normal car il vient de très loin. Effectivement, Yu arrivait du Japon! Et Niho, la dite maman qui vient aussi du Japon… a ouvert le meilleur japonais de  Marseille à deux pas de l’école : Tako San! Certes très riquiqui mais maxi bueno. Tako San a spécialisé ses quelques mètres carrés dans les takoyaki : originaires d’Osaka, de petites bouchées toutes rondes à base de pâte à crêpe, farcies de choux, échalotes, gingembre et d’un morceau de poulpe. Le process de fabrication ferait pâlir les meilleurs designers culinaires:  une plaque en fonte avec des empreintes toutes rondes dans lequel Niho fait pivoter les boulettes, cuites en dessous crues dessus, sur elles mêmes avec une paire de baguettes. Quand

Spéciale Japon | 2.Salon du fromage Hisada

Madame Hisada est tombée dans un trou il y a 30 ans. Trou de gruyère bien sûr. Son 2è Salon du fromage vient d’ouvrir mais cela fait trois décennies que Madame Hisada trace un pont (l’Evêque) entre France et Japon.  Elle a commencé par importer des fromages chez elle (eh oui, gros consommateurs de bleus les nippons. Qui l’eut cru ?). Et maintenant c’est l’inverse : elle habite Paris et exporte Camemberts et Coulommiers vers le pays du soleil levant. Sa petite boutique rue Richelieu croule de spécimen qui puent. Madame Hisada affine elle même, et plutôt bien coulant ! Un talent qui lui a valu quelques médailles d’or dans des cheese olympiades françaises! So chic. Dans son « Salon du fromage Hisada» !, Madame  propose d’intéressants accords saké /Mimolette, Epoisse ou vieux Cheddar. Elle vend aussi des cheese oukoku à faire des copeaux de parmesan, du Dermont Vully, de la Bouygette du Segala ou de la

Spéciale Japon

Je démarre ce matin une semaine spéciale Japon. Maigre contribution à une catastrophe naturelle à laquelle je ne peux guère plus mais comme le dirait le fameux proverbe nippon : »Même la pensée d’une fourmi peut toucher le ciel« … Etonnament, le milieu culinaire s’est particulièrement mobilisé en faveur du Japon. Il faut dire que s’il est un domaine dans lequel la rencontre s’est faite entre France et Japon, c’est bien la cuisine. Pour ma part, il m’a fallu attendre d’aller à Tokyo pour comprendre la limpidité de cette cuisine, l’exactitude que l’on pouvait attendre du geste, la simplicité du produit, la fascination de la spécialisation culinaire. Des notions encore souvent trop étrangères de nos assiettes gastronomiques. Plus que jamais French are yuzu ! Macaron (Aoki & Hermé), sorbet (Bac à glace), guimauve (Pain de sucre) et même parfum (Roger & Gallet), tout yuzu… Les grands chefs ont tous leur abonnement Air

RAP parisien sur Marseille

Retrouver un peu de Marseille à Paris, ça fait un bien fou. Alors ce RAP de la capitale sur notre meilleur talent italien, ça n’est pas perdu pour tout le monde! Je vous avais dit que j’irai voir notre Alessandra Pierini régionale qui court désormais à l’extérieur. C’est fait! Le mercato culinaire nous l’a bel et bien piquée. L’ancienne génoise de PAsta & Dolce a déplacé son épicerie dans le 9è mais surtout ouvert un vrai restau, avec une belle pièce (un peu trop bourgeoise), de l’art au mur et un vrai sommelier complètement investi: Giovanni. Giovanni vous sert comme il boirait. Un Morello di Scansano ou un Zidarich 2007 qui vous font dire que la culture vino italienne reste à combler. La carte de RAP qui se divise en antipasti (15.18€), primi piatti (15.18€) et secondi (25.28€) justifie des prix assez élevés par une sélection précise de produits et