Greenfooding

Coïncidence des événements, télescopage des déclarations… quand soudain deux grands chefs de deux très grands palaces parisiens sont reconnus pour leurs actions en faveur de l’environnement, on se pose quelques questions sur la crédibilité du milieu culinaire. Thierry Marx tout d’abord prenant la défense ce week end au festival A table en 2030 à la Villette, du « problème de la pénurie de l’eau. Cela signifie que nous allons être obligés de végétaliser de plus en plus notre alimentation« . Le chef payé par Badoit explique que « face à la pénurie d’eau, il faudra aussi être capable d’en récupérer ailleurs« . dans la petite bouteille verte peut-être… Et de rejoindre dans l’idée son confrère Alain Ducasse sur le concept de naturalité: « plus la société se modernise, plus le monde devient anxiogène, plus on a envie de revenir à la nature, à une forme de naturalité. » Car Ducasse a lui aussi été salué pour son « engagement en faveur de la préservation pour la planète » par la foireuse Liste qui lui a attribué le titre de meilleur défenseur de la planète. Sans doute suffit-il de servir un concept agrémenté de quelques lentilles vertueuses au Plaza pour faire du green fooding. Soulignons que le dit prix est lui financé par Moët, ADP, la banque Saudi Fransi, Renault Nissan, Decaux, Nestlé, tous ces groupes industriels reconnus pour leurs nombreuses actions d’envergure environnementales… La dite Liste qui aurait par ailleurs en point de mire la Chine, grand pays environnentaliste devant l’éternel. S’il ne manquait que ça pour décrédibiliser ces politicards des fourneaux…

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