Di Méo signe Yann Couvreur

di-méo-signe-yann-couvreurPlus jeune, Yann Couvreur habitait le quartier. Revenir aujourd’hui av Parmentier avec sa 1 ère boutique,  a donc double valeur: fuir le palace et  ses quartiers chics et trouver sa place entre Inaki et deux chinois. A quelques centaines de mètres de là, Romain Tischenko, Paisano et la buvette de Camille ont déjà oeuvré pour la gentrificication du quartier et Cedric Casanova au débat sur les tarifs prohibitifs parisiens. « Ca c’est fait » pourra-t-il dire à ses détracteurs.

Le choix de Philippe Di Méo s’inscrit dans cette volonté de s’insérer en toute sobriété apparente dans un quartier encore sauvé par la mixité sociale. Designer sensible à la discrète signature, le designer des Liquides imaginaires et du Tigrr, a voulu un lieu très « parisien ». Pas ce style Brooklyn qui banalise tout le Marais mais un endroit « dans l’air du temps et atemporel qui ne va pas se démoder, dans des tons très chauds« . Cheville ouvrière de l’aménagement, ces motifs chevrons que l’on retrouve du sol aux packaging. L’étonnant parquet fait de lattes biseautées en cuivre et de chêne clair va se patiner avec le temps. Derrière le comptoir en marbre, une Mazorcco clinquante fait couler dans des gobelets en carton un excellent Abre à Café choisi par le chef sur mesure. Di Méo a aussi conçu le 1er packaging intelligent pour filer en retard avec son croissant dans le métro sur lequel s’ouvre la boutique! Murs bruts à trous (comme partout) et couleurs vert d’eau. Motif renard un peu partout, parce que le « renard c’est lui », sourit Di Méo en observant son rouquin de client. « Pour évoquer la gourmandise, pas de couleur criarde ni trop vive. Il n’y a pas non plus de nostalgie dans la pâtisserie de Yann Couvreur ni de branché » mais de la modernité. La pâtisserie Yann Couvreur reprend l’esprit coffee shop, avec des mange debout et un comptoir tout au long de la boutique, face Fauboug du temple ou Parmentier, pour se payer une fugue avant de filer manifester à Répu. C’est pas encore un peu ça Paris? Le contraste des cultures…